
S’installer et entreprendre en milieu rural dans la musique demande quelques ressources. Jeudi 27 février, le festival Hibernarock et la Cocotte Numérique ont rassemblé une cinquantaine de participants pour échanger autour des problématiques et des opportunités rencontrées par ces entrepreneurs dans le Cantal. Cette journée a été proposée et animée par Laurent Thore, coworker au sein de la Cocotte Numérique et spécialisé dans la médiation culturelle, et a reçu le soutien du conseil départemental et de Hautes Terres communauté.
L’après-midi s’est ouvert sur une table-ronde réunissant 4 professionnels aux profils différents : Julien Filhol, musicien, Pauline Marcombe, architecte et graphiste, Mélissa Hervé, chargée de communication, ainsi que Serge Beyer, rédacteur en chef du magazine Longueurs d’ondes comme grand témoin. Tous ont pour point commun d’avoir tissé sa toile petit à petit en restant ouvert à toutes les opportunités.
Découvrir le territoire, identifier les opportunités d’accompagnement
Pour Serge Beyer, rédacteur en chef de Longueur d’ondes : « La filière Musique est peu structurée dans le Cantal. On ne sait pas toujours vers qui se tourner ». Aussi la table ronde puis les ateliers participatifs ont été l’occasion de mentionner les structures pouvant aider les entrepreneurs : Couveuses, centres de ressource, formations, professionnels de l’accompagnement, réseaux…Certaines de ces structures sont des partenaires de la Cocotte Numérique comme BGE Cantal, une association qui accompagne les entrepreneurs pour lancer et développer leurs projets sur le territoire. D’autres ont été identifiées et sont préconisées selon les demandes des personnes accompagnés. Etaient notamment présente ce jeudi 27 février : France Active, Appuy Culture, Auvergne-Rhône-Alpes Spectacle vivant, la DRAC (Direction Régionales des Affaires Culturelles), la SACEM Auvergne, le Grand Bureau ou encore le Damier. Chacune de ses structures proposent des renseignements et des aides spécifiques. BGE Cantal et Appuy Créateur peuvent par exemple renseigner pour choisir un statut juridique le plus adapté : Intermittent du spectacle, autoentrepreneur, coopérative d’activité et d’emploi, société anonyme, salarié, etc… BPI et France Active pourront être des lieux ressources pour repérer les sources de financement envisageables pour un projet artistique et culturel. Pour sa part, Pauline est allée rencontrer la couveuse de BGE Cantal à Aurillac pour l’aider à structurer son activité. L’association assure d’ailleurs régulièrement des permanences et des formations à la Cocotte numérique. C’est au sein de l’espace de coworking (travail partagé) de Murat que Mélissa a rencontré d’autres travailleurs indépendants. « Quand j’ai eu mon bébé s’est posée la question de la stabilité financière. J’ai été rencontré des coworkers. Ca m’a aidé à réfléchir ». Elle a ainsi pu confronter son parcours à d’autres projets, prendre du recul et de évoluer.
Polyvalence, implication en local et mobilité : le trytique gagnant
Si chacun des 3 témoins de la table ronde est venu implanter son activité dans le Cantal après avoir multiplier les expériences en France ou à l’étranger, ils ont en commun un CV riche et de la polyvalence à offrir. C’est ainsi qu’ils sont allés à la rencontre des acteurs locaux, notamment en intégrant ou en créant des associations locales. Pour Pauline, Mélissa et Julien, s’impliquer de manière bénévole dans l’organisation d’évènements a été l’occasion tant de tisser des relations amicales que de se faire connaître. Mais également de développer des contacts et des compétences avec des personnes expérimentées.
La question de la mobilité s’est donc rapidement imposée. « « Le Cantal est un territoire enclavé », confie Julien. « Il faut être prêt à faire des bornes. La voiture est indispensable ». Même s’il avoue que « la position centrale de l’Auvergne est aussi intéressante pour se rendre aux 4 coins de France ». Idéal pour un musicien qui tourne sur tout l’Hexagone.
Rester connecté
S’il est indispensable d’aller sur le terrain à la rencontre des gens, une fois le contact établi, pour certains projets il peut être judicieux de penser au télétravail. Bien que 80% de ses clients soient basés dans le Cantal, Mélissa peut réaliser une partie de son activité à distance comme les contenus et les supports graphiques. Julien, lui aussi peut travailler sur les albums de son groupe de musique à distance. Une connexion internet, un ordinateur et quelques logiciels feront l’objet d’un poste de dépense dans le budget de leur entreprise. Et s’ils ne veulent sortir de l’isolement qu’impose parfois une activité indépendante, ils pourront se rendre à la Cocotte Numérique à Murat, où ils trouveront bureaux, connexion internet, accompagnement et convivialité pour réussir son projet d’entreprise. Car la Cocotte numérique est autant un lieu pour mener son activité que pour faire de bonnes rencontres.